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Jeux paralympiques 2024 : Bebe Vio, la reine déchue de l’escrime fauteuil

Stupeur au Grand Palais. Double championne paralympique en titre, Beatrice Maria Vio Grandis, dite « Bebe Vio », est tombée dès les demi-finales du tournoi de fleuret d’escrime fauteuil contre la Chinoise Xiao Rong (15-9), mercredi 4 septembre. L’Italienne, visiblement gênée par la sangle de son fauteuil – au point de demander une pause technique en début de match –, n’a jamais semblé en mesure d’inverser le cours de la rencontre.
En larmes au terme de la dernière touche, Bebe Vio n’a pas conservé, sous la verrière de ce joyau du style Beaux-Arts, les couronnes qu’elle avait successivement conquises à Rio (2016) puis Tokyo (2021). La Transalpine s’est consolée en repêchages en décrochant le bronze, métal auquel elle n’était plus habituée depuis de nombreuses années.
« Je suis si contente de cette médaille. Je suis très fière de l’avoir obtenue devant ma famille, mes amis, les membres de mon équipe, savourait l’Italienne après son match. Mon adversaire ce matin était tout simplement meilleure que moi. Vous savez, ce n’est pas parce que vous gagnez l’or une fois que vous allez toujours [le] remporter. Et puis j’ai encore une possibilité demain [jeudi, en fleuret par équipes]. »
Reste que cette défaite en demi-finales a été ressentie comme un tremblement de terre. Star mondiale de l’escrime fauteuil qui force admiration et respect, Bebe Vio est une icône du sport. De celles qui font la une des magazines internationaux (Rolling Stones, Vanity Fair…) ou qui s’invitent à la table des puissants, comme l’ancien président des Etats-Unis Barack Obama. En Italie, elle est aussi célèbre que la reine de la natation Federica Pellegrini. Elle a également confondé l’association Art4Sport, qui aide les enfants amputés dans l’accès à la pratique sportive. Ce mercredi, les travées du Grand Palais n’avaient jamais compté autant d’Il Tricolore, le drapeau italien, que pour l’entrée en lice de la championne de 27 ans.
Amputée des quatre membres à l’âge de 11 ans à la suite d’une méningite foudroyante – qui l’a également défigurée – et après un an passé d’hôpitaux en séances de rééducation, la jeune femme, sans bras ni jambes, a trouvé la force de se reconstruire sur les pistes d’escrime. A l’aide d’une prothèse spécialement conçue pour lui permettre de tenir un fleuret. Son style agressif, telle une guêpe dardant son arme sur ses adversaires, a rapidement fait d’elle la reine de la discipline, multimédaillée en compétitions internationales, et la favorite du public.
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